jeudi 18 octobre 2012

Un sommet européen consacré à l'avenir de la zone euro, pas à l'urgence


Infographie : F. Descheemaekere

[Les Echos]

Pour la première fois depuis longtemps, le sommet européen, qui s'ouvre cet après-midi à Bruxelles, ne se réunit pas sous la pression des marchés. L'occasion de réfléchir à une intégration toujours plus profonde de l'Union économique et monétaire.

Fini la dictature des marchés  ? S'ils ont impitoyablement plongé les dirigeants européens dans l'enfer des mois durant, les obligeant à aligner les sommets de crise et à colmater un système financier au bord de l'explosion semblent enfin décidés à relâcher leur pression. Le niveau, redevenu raisonnable, du coût des emprunts des Etats les plus fragiles de la zone euro semble en attester. L'Espagne a presque renoué avec les taux d'intérêt dont elle bénéficiait en 2009, avant la crise de la dette et l'agence de notation Moody's a renoncé hier à la dégrader davantage au motif que l'Etat espagnol  a fourni les «  preuves » de son «  engagement inébranlable à mettre en oeuvre » les réformes nécessaires. Bref, les innombrables mesures de soutien et de disciplines prises dans l'urgence de ces deux dernières années ont fini par rassurer les créanciers des Etats de la zone euro.
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Une Europe à deux vitesses se profile


[La Croix]

Lors du Conseil européen qui s’ouvre jeudi 18 octobre à Bruxelles, les dirigeants devraient discuter de la création d’un budget propre à la zone euro. L’objectif est de consolider la discipline et la solidarité entre les 17 États ayant adopté la monnaie unique en les dotant de ressources communes. Les pays hors zone euro seraient écartés, de fait, du cœur de l’Europe.

À quoi servirait un budget de la zone euro ?  

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, propose aux 17 pays de la zone euro de travailler à la création d’une « capacité budgétaire »  et de la doter d’une faculté décisive, celle d’emprunter. Un tel dispositif – qui se financerait donc sur les marchés – pourrait servir deux objectifs « complémentaires » . Premièrement, faciliter les ajustements aux chocs économiques affectant certains pays, comme l’Espagne aujourd’hui, en permettant de les absorber au niveau central de la zone euro. Un objectif de solidarité privilégié par la France.
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Pour François Hollande, l’union politique de la zone euro sera « solidaire » ou ne sera pas


Infographie : F. Descheemaekere

[Coulisses de Bruxelles]

Le Président français hausse le ton, à la veille du Sommet européen de jeudi et vendredi : pas question de se lancer dans un « approfondissement de notre Union » avant d’avoir définitivement stabilisé la zone euro, la Grèce et l’Espagne au premier chef, et instaurer des mécanismes de solidarité entre les États. 

Dans un entretien accordé à six journaux européens paru aujourd'hui, le chef de l’État s’est montré particulièrement ferme à l’égard d’une Allemagne qui semble à nouveau hésiter à tenir les engagements auxquels elle a pourtant souscrit en juin dernier : tant sur l’union bancaire que sur la possibilité, pour le Mécanisme européen de stabilité (MES), de prêter directement aux banques en difficulté afin de rompre le cercle vicieux entre dette publique et dette bancaire, ou encore sur la nécessité de permettre à l’Espagne de bénéficier du bouclier du MES et de la Banque centrale européenne (BCE), Berlin freine des quatre fers depuis la rentrée. Le message de Hollande est ferme : si « nous sommes près, tout près » de sortir de la crise de la zone euro, c’est à condition de mettre en œuvre ce qui a été décidé. « Je veux que toutes ces questions soient réglées d’ici à la fin de l’année. Nous pourrons alors engager le changement de nos modes de décision et l’approfondissement de notre union. Ce sera le grand chantier au début de l’année 2013. »
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Au secours, l'Europe sociale revient !

Infographie : F. Descheemaekere

[Le Monde]

C'était un appel au secours, une invitation à ouvrir les yeux sur les vertus de l'Europe. Rien n'y a fait. David Cameron a éconduit le comité Nobel qui a décerné le Prix de la paix à l'Union européenne (UE). Le premier ministre britannique a décidé de lâcher un peu plus les amarres. Lundi 15 octobre, à Westminster, sa ministre de l'intérieur, Theresa May, a annoncé que son pays comptait se désengager de l'Europe de la justice et de la sécurité. 

Applaudissements des rangs eurosceptiques. Sherlock Holmes restera anglais. Fini le mandat d'arrêt européen, lequel avait permis l'interpellation en 2005 en Italie d'un des poseurs de bombes des attentats de Londres.  D'ici à 2014, le Royaume-Uni compte abandonner en bloc quelque cent trente politiques européennes. Leur crime ? Celles-ci doivent passer cette année-là sous le régime européen de droit commun : dépendantes de la Commission, soumises au verdict de la Cour de Luxembourg. C'est too much pour un pays dont le juge suprême est le Parlement. Nous n'avions pas vu venir le coup.
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La valeur ajoutée, défi de l’industrie française


Infographie F. Descheemaekere

[Slate.fr]

Tout le monde ne partage pas l’alarmisme de Patrick Artus, directeur de la recherche de Natixis, lorsqu’il déclare sans nuance, lors d’un récent colloque organisé par le Centre d’analyse stratégique: «Si on ne fait rien, on va vers un désastre industriel.» Volontairement abrupt, il provoque. Et il n’a pas tort.

Depuis longtemps les signaux sur le recul de l’activité manufacturière sont au rouge, et rien n’est fait pour renverser la vapeur. Restera-t-il un socle industriel suffisamment dynamique pour relancer la machine? Pas sûr.  Comme le constate Louis Gallois, le Commissaire à l’investissement qui doit remettre le 5 novembre 2012 un rapport sur la compétitivité de l’économie française, «les pays qui sortent le mieux de la crise sont ceux qui ont une industrie forte». Tout le contraire de la France qui a privilégié, à la fin des années 1990, la croissance du secteur tertiaire. Comme si, en France, «l’industrie, après l’agriculture, avait été frappée d’un désamour», note Lasaire, un laboratoire d’analyse économique et social.
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La Chine affiche sa plus faible croissance depuis plus de 3 ans


Infographie : F. Descheemaekere

[La Tribune]

Le produit intérieur brut de la deuxième puissance économie mondiale a progressé de 7,4% au troisième trimestre. Mais le pouvoir central estime que la croissance « se stabilise ».

A trois semaines du Congrès politique qui verra la nomination de la nouvelle équipe dirigeante du pays, le gouvernement central chinois publie sa plus faible croissance en trois ans et demi, avec un produit intérieur brut en progression de 7,4%. C'est le septième trimestre consécutif de ralentissement de la croissance pour Pékin, mais les chiffres de septembre laissent espérer un rebond de la deuxième économie mondiale à la fin de l'année ou début 2013. Plusieurs statistiques sont, en effet, au-dessus des attentes des analystes. Les investissements en capital fixe ont ainsi progressé de 20,5% le mois dernier, par rapport à la même période il y a un an. Les ventes au détail ont également augmenté davantage que prévu en septembre, à +14,2%, pendant que la production industrielle enregistrait une hausse de 9,2%.
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La corruption, le fléau de la Chine... selon les Chinois


Photo : F. Descheemaekere ©   

[La Tribune]

Les Chinois sont désormais 48% contre 41% en 2008 à se plaindre des inégalités croissantes dans leur pays où « les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres ». 

En quatre ans, les Chinois sont passés de l'enthousiasme à un certain désenchantement, avec le ralentissement généralisé de l'économie. Ils sont en particulier préoccupés par le niveau atteint par la corruption et les inégalités sociales croissantes. Pour autant, même critiques, ils plébiscitent le système du marché libre et les plus jeunes sont admiratifs des Etats-Unis. A quelques semaines d'un congrès - prévu  le 8 novembre - qui devrait voir arriver une nouvelle génération de responsables à la tête de la deuxième économie mondiale, les Chinois commencent à se montrer plus sceptiques quand aux bienfaits de la révolution industrielle et urbaine engendrés par leur croissance économique. Du moins certains d'entre eux. C'est ce que montre l'enquête réalisée par le think tank américain Pew Research Center auprès de 3.177 personnes entre le 18 mars et le 15 avril. La précédente avait été menée en 2008. « Les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres ».
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