mercredi 13 juin 2012

L'Espagne aux soins intensifs de l'hôpital financier


Infographie : François Descheemaekere
[Slate.fr]

Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, ce sont l’Espagne et l’Italie qui subissent de plein fouet les dégâts de la crise de la zone euro. De ces deux nations, laquelle est en plus mauvaise posture?

Si politiquement, l’Italie est plus mal en point que l’Espagne, économiquement, c’est cette dernière qui est la plus touchée. Mais dans la mesure où les troubles politiques sont en général préjudiciables à l’économie, les situations peuvent s’inverser. Le contexte politique de l’Espagne pourrait bien se détériorer, et l’avantage économique qu’affiche pour le moment l’Italie peut très vite s’évaporer. En tout état de cause, ces deux pays sont dans une situation de grande précarité. A l’heure actuelle, c’est l’état des banques espagnoles qui mobilise toute l’attention de l’Union européenne. Mais il n’y a pas si longtemps, on voyait déjà l’Italie privée des financements internationaux, une menace qui avait alors alarmé les Espagnols. Auparavant encore, l’Italie subissait une grave crise politique qui paralysait la prise de décisions et conduisait au remplacement de Silvio Berlusconi par Mario Monti.
Bookmark and Share

Les marchés ciblent l'Italie


Infographie : François Descheemaekere
[Touteleurope]

Le soulagement n'aura pas duré longtemps. Le plan d'aide aux banques espagnoles vient d'être annoncé et déjà les marchés semblent douter de l'efficacité de cette mesure. En outre, l'Italie est redevenue hier la cible des investisseurs. Ses banques ont chuté en bourse et les taux d'emprunt de l'Etat ont augmenté à nouveau.

Les leaders européens ont assuré être prêts à donner jusqu'à 100 milliards d'euro pour recapitaliser les banques espagnoles. Un chiffre qui pourrait être plus bas, écrit Le Figaro : en effet, "le FMI mentionne des besoins compris entre 40 et 80 milliards d'euros". Mais alors qu'il était supposé rassurer  les marchés, ce sauvetage n'a pas réussi à convaincre les investisseurs. L'optimisme du week-end s’est essoufflé pendant la journée d'hier, qui a vu la plupart des bourses européennes en baisse et celle de Milan en forte chute. L'AFP rapporte certains doutes sur le plan de sauvetage : " des sceptiques ont fait remarquer que le gouvernement espagnol avait lui aussi besoin d’un plan de sauvetage", affirme Lindsey Piegza, de FTN Financial.
Bookmark and Share

Prochain domino ? ... L'Europe impréparée face à la crise qui s'aggrave


Infographie : François Descheemaekere
The Next Domino - Europe unprepared as Euro Crisis Deepens

[Spiegel Online]

The weekend announcement that Spanish banks would be bailed out briefly drove up markets around the world. But optimism was short lived. The euro crisis is rapidly intensifying and Europe is not prepared.

The Asian markets are something of a canary in the coalmine when it comes to foreseeing how the day will unfold for European and US financial markets. And on Tuesday, that canary was looking woozy indeed. After widespread investor optimism on Monday in the wake of the weekend news that Spain would receive up to €100 billion ($125 billion) in emergency aid for its wobbling banks, Tuesday has brought a return to realism. Black stock-exchange numbers have once again nudged back into the red and worries about the survival of the euro zone have returned despite the Spanish bailout. The apparent skittishness isn't surprising. Greek voters go to the polls on Sunday in an election that many believe could determine whether the country remains in the euro zone or is forced out.
Bookmark and Share

Eurobonds, fonds de rédemption, eurobills : comment mutualiser la dette?


[EurActiv.fr]

François Hollande veut que les pays européens s'endette ensemble à travers les eurobonds. Mais d'autres modèles, moins connus, sont sur la table. Décryptage. 

Pourquoi mutualiser la dette? Aujourd'hui, tous les pays européens empruntent de l'argent sur les marchés pour se financer. Les obligations d'Etat sont vendues à des investisseurs privés ou publiques. En général, les Etats sont considérés comme des créanciers très solvables, grâce à leur capacité de lever l'impôt. La crise qui frappe la zone euro a pourtant changé la donne. Les investisseurs doutent de la capacité de certains Etats à rembourser leur dette. Pour lever les fonds nécessaires, ils sont obligés de proposer des rendements plus importants aux investisseurs. L'Espagne, par exemple, paie plus de 6% d'intérêts sur la dette nouvellement émise. Avant la crise, ses taux avoisinaient les 4%. La dette "plus chère" pèse lourd sur les budgets des Etats. La mutualisation de la dette pourrait les soulager un peu de ce poids. Il s'agit d'émettre des obligations d'Etat garanties (entièrement ou en partie) par l'ensemble de la zone euro. Si un pays n'était plus capable de payer les intérêts ou de rembourser sa dette, les autres feraient à sa place.
Bookmark and Share

L'union bancaire européenne pourrait être mise en place dès 2013


Infographie : François Descheemaekere
[latribune.fr]

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a envisagé la création d'une union bancaire pour 2013 dans une interview accordée au "Financial Times". Elle prendrait la forme d'un organe européen de contrôle transfrontalier disposant d'un fonds commun de garantie des dépôts et de démantèlement des établissements. De son côté, le gouverneur de la Banque de France a plaidé pour que la BCE en soit la "colonne vertébrale".

De plus en plus réclamée par de nombreux dirigeants européens, la création d'une union bancaire pour assurer la stablitié financière du continent se précise. Dans un entretien accordé au "Financial Times", le président de la Commission européenne avance même qu'elle pourrait être mise en place dès 2013. En effet, selon lui, elle n'impliquerait pas de modification des traités communautaires. En estimant qu'une réforme bancaire pourrait être adoptée dès l'an prochain, José Manuel Barroso semble contredire le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, qui semblait plutôt parler lundi d'un horizon à moyen terme.
Bookmark and Share

Ignorer l’histoire est dangereux – L’Europe est vraiment sur le fil du rasoir


Infographie : François Descheemaekere
The Perils of Ignoring History - This Time, Europe Really Is on the Brink

[Der Spiegel]

The European Union was created to avoid repeating the disasters of the 1930s, but Germany, of all countries, has failed to learn from history. As the euro crisis escalates, Berlin should remember how the banking crisis of 1931 contributed to the breakdown of democracy across Europe. Action is urgently needed to stop history from repeating itself.

Is it one minute to midnight in Europe? The failure of German public opinion to grasp the dire state of affairs in Europe today is inviting a repeat of precisely the crisis of the mid 20th century that European integration was designed to avoid. With every increase in the probability of a disorderly Greek exit from the monetary union, the pressure on the Spanish banks increases and with it the danger of a Mediterranean-wide bank run so big that it would overwhelm the European Central Bank. Already there has been a substantial re-nationalization of the European financial system. This centrifugal process could easily continue to the point of complete disintegration. We find it extraordinary that it should be Germany, of all countries, that is failing to learn from history. Fixated on the non-threat of inflation, today's Germans appear to attach more importance to the year 1923 (the year of hyperinflation) than to the year 1933 (the year democracy died).
Bookmark and Share

Des golden shares européennes pour défendre nos intérêts stratégiques


Infographie : François Descheemaekere
[Le Blog de Noëlle Lenoir]

Noëlle Lenoir est ancien ministre délégué aux affaires européennes, Professeur affiliée à HEC dont elle préside l'Institut de l'Europe.

Tandis que l’Union européenne se débat pour trouver les moyens de sortie de crise qui assureront sa survie, on assiste aujourd’hui à l’inexorable ascension des fonds souverains d’Asie et du Moyen-Orient. Cette prise de pouvoir – qui n’est pas encore très sensible – va bouleverser les relations internationales et la place de notre civilisation.

Comme le montrent les élections législatives dont les thèmes en France comme ailleurs sont essentiellement nationaux, les responsables politiques se gardent bien d’évoquer ce bouleversement et les limites qu’il impose à leur capacité de maîtriser la croissance. Il faudrait pourtant qu’ils aient le courage d’expliquer aux  citoyens européens la réalité des changements à l’œuvre. L’économie européenne a du mal à se financer. On le voit en France avec la multiplication des prises de participations du Fonds souverain du Qatar dans des entreprises comme Lagardère, Vinci, Veolia, Suez ou encore la Société des Casinos de Cannes. Dans l’opinion, ces participations ne sont pas mal venues, car chacun est conscient qu’il faut pouvoir financer les entreprises qui, du fait de la crise, n’ont plus accès au crédit bancaire. Mais les prises de participation du Fonds Qatari sont sans commune mesure avec celles à venir d’autres Fonds souverains, comme ceux d’Abu Dhabi, d’Arabie Saoudite, de Chine, de Singapour, du Koweït, de Russie ou de Norvège qui représentent à eux seuls 4000 milliards$, soit un quart du PNB américain.
Bookmark and Share