lundi 10 septembre 2012

Paul Krugman : “L’euro est une construction bancale”


Infographie : F. Descheemaekere

[Presseurop / L’Express]

La monnaie unique paye aujourd’hui ses défauts de conception. Mais c’est en autorisant un peu d’inflation, et non en poursuivant une politique d’austérité uniforme, que l’Europe sortira de la crise, estime le prix Nobel d’économie.

Paul Krugman est un économiste américain né en 1953. Depuis 1999, il fait partie des éditorialistes de pointe du New York Times. En 2008, il a obtenu le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur la mondialisation. Professeur d'économie et de relations internationales à l'Université de Princeton, il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur le commerce et la finance internationaux. Depuis les années 1990, Paul Krugman a acquis une renommée internationale pour ses essais grand public qui font de lui un des économistes les plus influents de son époque.

Votre livre Sortez-nous de cette crise ... maintenant ! est un plaidoyer contre la rigueur et le dogme de la lutte antidéficit. D'après vous, l'Europe s'est trompée de bataille ?
Au commencement était la Grèce. Personne ne peut nier qu'Athènes avait un problème de discipline budgétaire et porte de grandes responsabilités dans ses déboires. Mais, dans la panique, on a transformé ce pays en explication par défaut de la crise européenne. Il cadrait parfaitement avec la tendance naturelle des banques centrales à serrer la vis et à accuser le laxisme social et budgétaire d'être à l'origine des problèmes de la zone euro. Il reflétait aussi le dogmatisme des Allemands, toujours prompts à reprocher aux autres de ne pas égaler leur vertu. C'est oublier à quel point le cas de la Grèce est unique, isolé.
Or l'interprétation de sa grave mésaventure a contribué à faire un amalgame qui a justifié le dogme général de la rigueur. Par conformisme, tout autre point de vue a été très vite exclu du débat.

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