lundi 21 novembre 2011

Nouvelle semaine à très haut risque pour la zone euro

Et un de plus ! En 2 semaines, la crise de la dette de la zone euro a fait tomber 3 gouvernements, celui de la Grèce, celui de l’Italie, et hier, celui de l’Espagne. Elle n’en est malheureusement pas pour autant résolue, et l’inquiétude grandit partout dans le monde sur les conséquences des plans d’austérité qui sont mis en place dans tous les pays de la zone euro, et qui n’ont pas l’air de rassurer les marchés financiers, plus inquiets maintenant par les risques de crises politiques, de troubles sociaux et de récession.

Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent chez les économistes appelant à ce que la Banque Centrale Européenne puisse devenir prêteur en dernier ressort et à la création d’euro-obligations (la Commission Européenne elle-même s’apprête à publier ce mercredi un projet de création d’euro-obligations), ce qui permettrait de solutionner rapidement la crise actuelle tout en renforçant les capacités de la zone euro face à de nouvelles crises.

Mais la chancelière allemande Angela Merkel reste totalement sourde et oppose son refus catégorique à ces propositions. Pour elle, comme pour Mario Draghi, nouveau président de la BCE et garant de l’orthodoxie monétaire de la zone euro, le seul objectif de la BCE doit être… de contenir la hausse des prix, comme prévu lors de sa création par le traité de Maastricht en 1992.

Et pourtant, aujourd’hui, ce n’est pas l’inflation qui guette, mais bien la récession ! On observe sur les marchés financiers depuis quelques jours que les investisseurs sont en train de se débarrasser à tour de bras leurs avoirs en dette publique de tous les pays de la zone euro, (et pas seulement celle des pays du sud, mais également celle de pays nordiques), un peu comme ils l’avaient fait en se débarrassant de leurs produits toxiques lors de la crise financière de 2008,  ce qui risque d’entraîner rapidement une insuffisance de crédit disponible pour les entreprises les ménages et donc de freiner encore un peu plus la croissance.

Et l’économie de la rigoureuse Allemagne est à son tour touchée par l’effet des politiques d’austérité conduites chez ses partenaires européens, puisque son économie est principalement tirée par ses exportations intra-européennes, et que celles-ci sont en fort ralentissement, étant donné que chez nous, c’est la consommation intérieure qui tire la croissance, mais que celle-ci devient atone du fait des plans d’austérité et de la crainte suscitée par une nouvelle vague de plans de licenciements dans les banques et dans l’industrie automobile. Même la Chine semble connaitre un ralentissement de son économie du fait de la diminution de l’importation de ses produits par les pays européens.

Et la crise que nous vivons est en train de modifier profondément la gouvernance européenne, et pas forcément dans le sens d’une démocratie plus importante. Pour certains experts, le système institutionnel de l’Union, avec la Commission qui propose et exécute, et le Parlement et le Conseil qui co-décident, serait déjà mort, remplacé dans les faits par le « système Merkozy », sorte de directoire constitué de la Chancelière allemande et du Président français, le rôle moteur appartenant à la première. C’est d’ailleurs « Merkozy » qui a exigé le départ des premiers ministres de Grèce et d’Italie et fortement préconisé leurs remplaçants… La Commission Européenne semble avoir perdu tout rôle d’initiative (on frémit quand on sait qu’elle est en train de travailler… à un nouvel élargissement du nombre d’états membres !) et le Parlement Européen n’est même pas consulté…

                                                 François Descheemaekere
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Crise de la zone euro - Le cinquième suicide européen

[Slate.fr]

Jacques Attali est un des fondateurs de Slate.fr. Il en préside le conseil de surveillance. Economiste, écrivain, éditorialiste à l'Express, Président de PlaNet Finance. Il est l'auteur de nombreux essais, biographies, pièces de théâtre et romans dont récemment «Demain, qui gouvernera le monde?» 

Si l'Allemagne persiste à refuser le rachat par la BCE des obligations d'Etat, elle sera responsable, une fois de plus, d'un nouveau suicide du continent le plus avancé de la planète.

L’Allemagne et la France se sont trouvées à quatre reprises en un siècle, chacune à son tour,  en situation de pouvoir, par des décisions absurdes, ou honteuses, transformer l’Europe en un champ de ruine. Et elles l’ont fait. En 1914, toutes les deux ont participé à l’engrenage qui a conduit à la  première  guerre mondiale. En 1919, c’est la France, qui a pris la mauvaise décision en exigeant de l’Allemagne qu’elle paie le prix de la guerre. En 1933, c’est l’Allemagne qui a pris le mauvais chemin en choisissant Hitler comme chancelier. En 1936, c’est la France qui commit l’erreur de laisser le Führer réoccuper la Ruhr, ouvrant la voie à la deuxième tragédie du siècle. A chaque fois, une autre décision était possible, qui aurait fait du vingtième siècle un temps  d’abondance.
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La croissance ralentit en Allemagne

In Europe, Even a Powerhouse Is Losing Steam
 
[The New York Times]

Since the world economy hit bottom in early 2009, Germany has been the engine of growth in Europe. No major industrial economy — in or out of Europe — has grown as rapidly. But new figures released this week indicated that the German economy was growing at its slowest rate since the recovery began, and that much of Europe was no longer growing at all.
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Les investisseurs se débarrassent de leurs avoirs en dettes souveraines européenne

Europe Fears a Credit Squeeze as Investors Sell Bond Holdings

[The New York Times]

Financial institutions are dumping their vast holdings of European government debt and spurning new bond issues by countries like Spain and Italy. And many have decided not to renew short-term loans to European banks, which are needed to finance day-to-day operations.
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Effet domino mortel pour la zone euro

The Euro Zone's Deadly Domino Effect

[Spiegel Online]

The euro-zone debt crisis is spreading to more and more countries. And politicians are reacting more helplessly than ever. Europe's leaders are underestimating the impact that a Greek exit from the common currency will have -- and are failing to learn from their own and others' mistakes.

Remember Henry Kissinger's domino theory? The former US secretary of state feared that the neighbors of a state that was under the control of the Soviet Union would also fall into Moscow's sphere of influence. Today, the theory that used to be applied to communism can be seen on the bond markets of Europe. The sovereign bonds of more and more euro-zone countries are coming under attack. Soon, one country after another might topple.The reason for this desperate situation is the catastrophic crisis management in Europe.
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Bruxelles relance le débat sur les euro-obligations

[AFP] 

La Commission européenne va proposer mercredi la création d'euro-obligations, un mécanisme perçu par ses promoteurs comme un moyen de régler durablement la crise de la dette, mais qui divise les Européens et aura pour corollaire un renforcement de la discipline budgétaire.
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Refuser le noyau dur européen


[Le Taurillon]

Dans la panique générale, les gouvernements des pays encore solides de la zone euro sont tentés de se replier sur eux-mêmes. L’accord du 26 octobre dernier a montré les limites des moyens disponibles pour le sauvetage des pays faibles. Il faut accepter le grand désendettement global d’une manière douce et ordonnée en maintenant ce que à quoi nous tenons le plus. Il faut délimiter le rôle de la finance au seul soutien de l’économie réelle.
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Taxe européenne sur les transactions financières : en attendant Godot...

[Euros du Village]

Fin septembre, la Commission européenne proposait un projet de taxe européenne sur les transactions financières excluant les taux de change. Dans l’idéal, celle-ci serait effective dès 2014. En attendant de jeter quelques grains de sables dans les rouages de la finance, point de consensus à l’horizon...
Vers une taxe Tobin en Europe ?
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