jeudi 6 octobre 2011

Désastre bancaire et bûcher des vanités

Editorial du "Monde" 

Vingt ans après le Crédit lyonnais, la France connaît donc son deuxième désastre bancaire. Les 6 milliards d'euros engloutis en 2008 dans le sauvetage public de Dexia l'ont été en pure perte. Etats et banques centrales sont à nouveau à son chevet pour organiser tant bien que mal une faillite ordonnée, plongeant salariés, collectivités locales et petits actionnaires dans l'inconnu. 

La crise financière actuelle a eu raison des belles paroles que tenait encore, en avril, Pierre Mariani, le patron de Dexia : "Nous avons retrouvé notre pleine autonomie de financement, attestant de la solidité des progrès accomplis en termes de structure financière." En juillet, Dexia passait haut la main les "stress-tests", pour annoncer, en août, un retour aux bénéfices dès le troisième trimestre ! Cet aveuglement stupéfiant - ou cet inquiétant déni de réalité - ne constitue que l'épilogue d'une improbable fuite en avant qui débute il y a deux décennies.
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La crise financière et le déni des Européens

En soulignant les divisions européennes et en sommant les pays de l'Union d'augmenter leurs Fonds de secours pour les Etats en difficulté, le secrétaire au Trésor américain s'est attiré les foudres de dirigeants européens. Mais pour Sylvie Goulard, membre des Décrypteurs 2012 et eurodéputée, il a surtout tiré la sonnette d'alarme.

Par Sylvie Goulard Députée européenne

Certains crient au "complot anglo-saxon". D’autres répliquent à Tim Geithner, secrétaire au Trésor américain, qu’après la crise des "subprimes", il n’a pas de leçons à nous donner. Rien de nouveau. Déjà, dans Antigone, Sophocle montrait que le messager du malheur peine à se faire entendre.Mais le déni n’aidera pas les Européens à sortir de la situation très grave dans laquelle ils se trouvent. Les développements des jours derniers, notamment les déboires de la banque franco-belge Dexia et la hausse des "spreads" français créent une situation d’urgence. 
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La compétitivité allemande? 20% de travailleurs pauvres

Une société à deux vitesses. Pour renforcer sa compétitivité et exporter, l'Allemagne a libéralisé son marché du travail et précipité une part croissante des salariés dans la précarité: absence de salaire minimum, travail à temps (très) partiel, "mini jobs" sans assurance maladie ou petit boulots payés 1 euro de l'heure. Au total, 20% de travailleurs pauvres!

L’économie sociale de marché: Bismarck en avait jeté les premières bases, Konrad Adenauer l’avait institutionnalisé et Gerhard Schröder a cherché à l’adapter… Jusqu’à la tuer ? La "Sozial Markt Wirtschaft", basée sur le principe de cogestion, un syndicalisme de concertation, un système de hauts salaires et une redistribution forte des ressources a longtemps été un facteur d’intégration professionnelle et sociale en Allemagne.
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Chômage: la face cachée du "miracle économique allemand"

Record battu: jamais le taux de chômage n'a été aussi bas (6,9%) en Allemagne depuis la réunification. Un véritable "miracle économique". Sauf si l'on tient compte des millions de chômeurs radiés ou des précaires dépendants de l'aide sociale... 

Les derniers chiffres du chômage en Allemagne sont tombés, et ils sont époustouflants. Avec officiellement 2,8 millions de chômeurs, soit 6,9% de sa population active, l’Allemagne a battu un nouveau record depuis la réunification. Une baisse spectaculaire depuis le pic historique atteint en janvier 2005, quand le nombre de demandeurs d’emplois atteignait 5,1 millions. Mieux encore: Frank Weise, le directeur général de la Bundesagentur für Arbeit [l'équivalent du Pôle-emploi], assure que le marché du travail ne montre pas de signes d’essoufflement. Le niveau du chômage est à son plus bas niveau depuis 1992 (…)
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Les entreprises françaises croient toujours en l’Europe

Ils plaident pour plus de gouvernance et d’intégration de l'UE, indique un sondage commandé par la Chambre de commerce et de l'industrie de Paris.

L’Europe a toujours la cote auprès des chefs d’entreprises français. La moitié d'entre eux considèrent que l'augmentation de ses prérogatives serait l’issue la plus favorable à la crise de la zone euro, révèle une enquête d’opinions menées par la CCIP auprès des chefs d’entreprises. « La monnaie unique n’est pas remise en cause, même si certains sont en faveur d’une Europe à deux vitesses ou d’une sortie de la zone des pays trop endettés », explique Pierre-Antoine Gailly, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP). Une crise européenne, pas mondiale.
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Les PME ont peur d'utiliser le cloud computing

Les PME européennes pourraient engendrer des bénéfices supplémentaires d'1,2 milliard d'euros si elles décidaient de se lancer dans l'informatique en nuage (« cloud computing »), ont expliqué les participants à une table ronde hier (4 octobre).

The cloud – infrastructure, software, data or applications held off companies’ premises and accessed via the Internet – can hone economies of scale by cutting out hardware costs and reducing SMEs costs per unit as demand increases. “Talking to SMEs in many member states we know they are afraid about what will happen to their data, there needs to be a form of education about the extent to which third parties may be privy to their data,” said Mauricevan der Woude, the general director of Eurocloud Europe, a trade group supported by  Microsoft and other companies.
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La fin de l'aide alimentaire, ce serait la fin de l'Europe solidaire

Si l’Union européenne devait couper l’aide alimentaire communautaire à ses concitoyens, c’est toute sa politique dans l’humanitaire qui serait menacée. Alors qu’elle est fondée sur un principe de solidarité.

La solidarité ne se saucissonne pas. Au cas où l’Europe ne serait pas capable de maintenir une aide alimentaire aujourd’hui distribuée à 13 millions de personnes qui, sans elle, ne mangeraient pas à leur faim, c’est le principe même de la dynamique européenne qui serait remis en question. On ne méconnaît pas les raisons pour lesquelles le débat sur le programme d’aides européen aux plus démunis (PEAD), structuré et installé en 1987, est justement contesté aujourd’hui par un certain nombre de pays. Sous l’effet de la crise, l’Europe prend l’eau et d’aucuns peuvent chercher à en profiter pour la pousser un peu plus vers le fond. Mais que, au moment où des plans d’aides se chiffrent par centaines de milliards d’euros, certains pays avancent des arguties juridiques pour attaquer le soutien communautaire aux plus démunis, voilà qui tient de l’obscénité.
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