lundi 26 septembre 2011

Crise, gouvernance, démocratie : questions pour les européens


Mon commentaire

La crise de la dette, qui fait suite immédiatement à la crise financière, outre les questions qu’elle pose aux économistes et aux décideurs politiques pour tenter de la résoudre, fait naître de nombreuses interrogations sur la construction européenne et le système de gouvernance.  L’Union européenne peut-elle fonctionner efficacement sans se doter d’un véritable gouvernement économique ? Un tel gouvernement économique est-il possible dans le cadre d’une coopération intergouvernementale (et dans ce cas, comment en assurer et en garantir sa légitimité démocratique ?) ou la seule solution est-elle de passer à un véritable système fédéral (mais les gouvernements des Etats-membres et les peuples sont-ils prêts à faire un tel saut dans l’inconnu et à effectuer un tel transfert de souveraineté ?) ?

Elle amène également, à l’instar des  dirigeants et des intellectuels chinois (sûrs d’eux-mêmes et forts d’un développement économique de leur pays qui semble ne pas être affecté par la crise), à poser la question de l’efficacité de la démocratie et de sa capacité à survivre aux crises qui agitent le monde. 
Pour combattre efficacement la crise qui atteint leurs pays et menace le reste du monde par contagion, les dirigeants des pays européens devraient prendre des décisions à long terme qui seraient contraires aux souhaits court terme à de leurs peuples.  Et,  soit ils reculent, soit ils diffèrent, soit ils tergiversent pour éviter des troubles sociaux et pour des raisons électoralistes. La question ne se pose pas dans un pays comme la Chine qui a réussi à combiner de manière inédite un système de gouvernance totalitaire et une économie fonctionnant selon les grands principes du capitalisme et du libéralisme. Aux yeux des dirigeants chinois et de nombre d’intellectuels de ce pays, cette combinaison est bien plus efficace que le système démocratique des pays occidentaux et elle pourrait constituer un modèle de développement attractif pour de nombreux pays qui n’ont pas encore émergé du sous-développement.

Comment rendre la gouvernance européenne plus efficace, sans réduire son caractère démocratique, pour résoudre les crises et pour éviter  que le doute sur le bien-fondé de la démocratie ne se propage et attire les européens dans une voie qu’ils n’ont que trop bien connue et qui les a conduit à la guerre ? C’est sans doute l’un des grands enjeux auquel nous devons faire face sans reculer ni tergiverser.

                                                           François Descheemaekere

Bookmark and Share

Economie française : plusieurs indicateurs virent au rouge

Moral des ménages et des industriels en berne, indice PMI en baisse: les signaux négatifs se succèdent pour la croissance française, laissant craindre un ralentissement très marqué de l'économie, voire un retour en récession. 

L'activité économique en France a quasiment calé au mois de septembre, son rythme de croissance chutant à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, a d'abord annoncé jeudi le cabinet Markit, dont l'indice PMI est tombé à 50,7 points, contre 53,7 points en août. Puis l'Insee a enfoncé le clou, en publiant vendredi deux indicateurs traduisant une nette dégradation du moral des ménages et des industriels.
Bookmark and Share

Quand le monde marche sur la tête

Dominique MOÏSI, Chroniqueur - Conseiller du directeur de l'Ifri (Institut français pour les relations internationales)

Au début des années 2000, l'Union européenne dans un système que l'on annonçait comme « postmoderne » se présentait comme étant à l'avant-garde de la modernité. N'était-elle pas en train d'inventer un nouveau concept de souveraineté qui allait servir de modèle aux générations futures ? La fin d'un monde westphalien basé sur les classiques rapports de force entre les puissances allait, selon de nombreux observateurs, permettre à l'Europe de conserver un rôle précurseur dans les affaires du monde, comme modèle et comme acteur. Certes, très vite le 11 septembre 2001 apportait comme une première ombre à cette vision lumineuse. Pouvait-on être postmoderne face à des comportements prémodernes ?
Mais aujourd'hui avec la montée en puissance des émergents derrière la Chine, les doutes se font plus pressants. La postmodernité est-elle compatible avec le retour de la tradition diplomatique dans ce qu'elle a de plus classique ? Peut-on continuer à jouer aux échecs face à un joueur de go, s'interroge Henry Kissinger dans son dernier livre « De la Chine » ? En réalité, joue-t-on encore vraiment aux échecs ? Les démocraties sont-elles capables de définir des stratégies à long terme face à des pays qui ont tous les atouts des diplomaties d'Ancien Régime ?
Bookmark and Share

Enquête : Quand la Chine juge la « vieille » Europe

Au Forum économique mondial de Dalian, il y a dix jours, l'échec économique et politique de l'Europe était sur toutes les lèvres. Et la Chine, pays hôte, semblait au plus haut de sa gloire.

Un monde nouveau. Bouillonnant d'idées, et se passant de mieux en mieux de l'Europe. Pour le visiteur occidental, difficile de se défaire de cette impression après le Forum économique mondial de Dalian, qui s'est tenu il y a dix jours dans le nord de la Chine. Un « Davos asiatique », où toute la planète émergente semblait s'être donné rendez-vous pour débattre de sujets balayant l'économie, la politique, les sciences, la culture et les arts. Mais, actualité oblige, c'était l'Europe qui occupait tous les esprits. Et c'est bien la capacité de ses leaders à résoudre une crise de plus en plus incontrôlable qui était mise en doute. Le plus frappant était probablement la franchise avec laquelle cette question était posée. Dans un pays où l'on a pour habitude de baisser d'un ton lorsque le sujet politique est abordé, plus personne ne prenait de pincettes pour exhorter les chefs d'Etat européens au courage et à l'action. Ainsi, George Yeo, ancien homme politique singapourien, a-t-il résumé l'opinion générale en estimant que l'Europe n'avait « aucun moyen d'échapper à de très douloureuses restructurations » avant d'avouer avoir peur que les réunions actuelles ne soient « qu'un moyen de repousser cette douleur ».
Bookmark and Share

Crise économique : un détonateur pour une Europe plus fédérale ?

Guillaume Klossa est président du think tank EuropaNova et ancien conseiller spécial du ministre en charge de la présidence française de l'UE. Il anime un blog consacré à l'Europe.

La crise grecque risque de se propager à d'autres pays européens. Une Europe plus fédérale peut-elle empêcher cet effet domino ?
Atlantico : Comment les dirigeants politiques appréhendent-ils les risques d'éclatement de l'Europe ?
Guillaume Klossa : Les dirigeants européens des principaux partis politiques sont rentrés dans une démarche de raison, où ils se sont rendu compte de la nécessité d’une solidarité européenne sans faille pour éviter un risque systémique. En effet, commencer à faire sortir un Etat de l’Euro a des conséquences que personne n’est capable d’évaluer ni de mesurer, sans que cela offre pour autant d’avantages...
Bookmark and Share

Revue de presse : Un vent d'espoir irlandais sur fond de crise économique

L'Irlande a enregistré une croissance positive lors de son deuxième semestre. Cette situation est perçue comme une bonne nouvelle au sein des pays membres de l'UE, elle prouve qu'il ne faut pas baisser les bras. C'est la position adoptée à la fois par le G20 et par le FMI qui continuent de sommer tous deux les Européens à résoudre la crise économique et lutter contre sa contagion au niveau régional et mondial. La croissance "quasi insolente" [L'Express] de l'Irlande rassure les Européens. En effet, l'Office central des statistiques a confirmé l'augmentation de la croissance du pays de 1,9 % au deuxième trimestre par rapport au précédent (1,3 %).
Bookmark and Share

Véhicules verts : le difficile cap de « l'après-pétrole

Voiture verte En France et dans l'Union européenne, les objectifs pour développer les véhicules verts ne manquent pas. Mais les démarrages sont pour le moins balbutiants. Les biocarburants attendent leur deuxième génération, et les véhicules électriques, encore peu développés par les villes, font, eux aussi l'objet de polémiques. 

A l’horizon 2030, le parc automobile mondial devrait doubler, passant de 800 millions à 1,6 milliards de véhicules. En Europe, les transports routiers sont déjà responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre. L’UE s’est donc donnée pour objectif de réduire de 60% ses émissions de CO2 liées aux transports d’ici 2050. Pour y parvenir, Bruxelles mise notamment sur les véhicules propres et économes en énergie, dits encore véhicules verts. Leur utilisation pourrait aussi permettre de réduire la dépendance des pays de l’UE aux énergies fossiles.
Bookmark and Share