mercredi 21 septembre 2011

Lequel des deux remèdes, relance américaine ou rigueur européenne, sera le plus efficace ?

Mon commentaire sur l'actualité

Chaque jour qui passe voit la Grèce s’enfoncer un peu plus dans la crise. La récession s’aggrave : elle pourrait atteindre -5,5 % en 2011. On prévoit, sans doute avec un peu trop d’optimisme, - 2,5 % en 2012, et pas de perspective de retour à la croissance avant 2013. 

Dans l’espoir de calmer les investisseurs privés,  les créanciers publics et ses partenaires européens, le gouvernement de Georgios Papandréou empile désespérément de nouvelles mesures de rigueur quasiment chaque semaine, mais semble totalement impuissant à les faire appliquer, alors qu’il faudrait mobiliser tous les moyens de l’état pour lutter contre la fraude fiscale et combattre l'économie parallèle pour faire rentrer les impôts dans les caisses de l’état. Tant et si bien que beaucoup pensent que la première mesure à mettre en œuvre devrait être d’instaurer une administration fiscale efficace au lieu d’adopter des mesures en tous sens qui ne sont pas appliquées et qui ne font que désespérer le pays.
Et la Grèce est dans l’attente du versement par la « troïka » (ses trois bailleurs de fonds : Union européenne, Banque centrale européenne et FMI), de la sixième tranche d'aide de 8 milliards d'euros prévue dans le premier plan d'aide à hauteur totale de 110 milliards. Mais en protestation contre le retard pris par les réformes, la troïka a décidé de reporter ce versement de fin septembre à la mi-octobre ! Sans ce versement, la Grèce se trouvera bel et bien en défaut de paiement…
Outre ce premier plan, les Européens ont prévu, le 21 juillet dernier, un deuxième plan d'aide de 160 milliards, impliquant cette fois le secteur privé, mais sur lequel règne encore beaucoup d'incertitudes concernant la  participation effective des banques et autres institutions financières. Or,  ce second plan divise les Européens, de plus en plus exaspérés par l’absence de résultats positifs de la mise en œuvre du premier : la Slovaquie menace de ne pas le voter, la Finlande exige des contreparties financières au versement de sa contribution, et d'autres, comme les Pays-Bas, sont plus ou moins sur la même ligne. On est bien loin d’une union politique…  

Pour l’heure, nul ne peut encore prévoir ce qu’il va advenir de la Grèce…

Et ces tergiversations et l’absence d'accord entre États membres sur le sauvetage de la Grèce ont des répercussions désastreuses sur les banques françaises et allemandes, les plus exposées à la dette souveraine grecque, les déclarations publiques contradictoires de certains politiques ne faisant qu’ajouter à  l’inquiétude et à la nervosité des marchés.

Et comme si  chaque jour semblait apporter une mauvaise nouvelle supplémentaire, l’agence de notation Standard and Poor's vient d’abaisser d'un cran la note de l'Italie, la 3ème économie de la zone euro. Cette dégradation de la note italienne intervient alors que le Parlement vient juste d’adopter un plan d'austérité  de 54,2 milliards d'euros destiné à revenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et à réduire la dette phénoménale  (1 900 milliards d'euros, soit 120 % de son PIB), mais qui a beaucoup de mal à convaincre. Quelles sont les raisons de cette dégradation ? Les faibles perspectives de croissance (0,7 % pour 2011, contre 1,1 % auparavant, et « 1 % ou moins » pour 2012), qui vont compromettre la réduction du déficit et de la dette, et l’incertitude politique due à la fragilité du gouvernement de coalition discrédité chaque jour un peu plus par les scandales et les frasques de son chef qui s’en amuse publiquement…

Pendant que les pays européens répondent exclusivement à la crise par d’avantage de rigueur au risque de tuer le peu de croissance qui subsiste et d’enclencher une véritable maelström de récession, de l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama vient de présenter un plan de relance de 447 milliards de dollars, l’American Jobs Act, destiné à donner un «électrochoc» à l’économie américaine. Ce plan vise à augmenter de 2 points le taux de croissance des États-Unis et à stimuler la création de 1,9 millions d’emplois supplémentaires. Il prévoit de réduire le déficit budgétaire américain de 3000 milliards de dollars sur les dix prochaines années, dont la moitié proviendrait de nouvelles taxes sur les grandes entreprises et les citoyens les plus riches, 240 milliards de dollars d’allégements d’impôts et de charges sociales pour les PME, la réforme des systèmes d'assurance-santé à destination des plus âgés et des plus pauvres des mesures en faveur des chômeurs ainsi que des investissements dans les infrastructures afin de relancer l’activité.

Alors, vérité en deçà de l’Atlantique, mensonge au-delà... ou vice-versa ?  Lequel des deux remèdes, relance américaine ou rigueur européenne, sera le plus efficace ? C’est l’avenir qui le dira !

                                                             François Descheemaekere
                             




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La Grèce promet plus d'austérité pour éviter un défaut de paiement

La Grèce a promis de présenter de nouvelles mesures d'austérité difficiles hier (20 septembre), persuadant ainsi les prêteurs internationaux de revenir à Athènes en début de semaine prochaine pour mener des discussions qui devraient assurer une aide au pays lui éviter ainsi la faillite. 
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Le FMI pessimiste pour la croissance mondiale et inquiet pour le système financier

Dans son rapport d'automne, publié mardi 20 septembre, le Fonds monétaire international (FMI) prédit aux pays occidentaux une croissance morose et craint, en envisageant le scénario du pire, que la crise de la dette ne déstabilise le système financier mondial.

Le Fonds monétaire international prédit le maintien d'une croissance lente dans le monde à court terme, particulièrement en Occident, où dans le meilleur des cas elle devrait rester très insuffisante pour faire baisser chômage et dette publique. Dans ses "Perspectives de l'économie mondiale" semestrielles, l'institution table au niveau mondial sur 4 % en 2011 et en 2012, contre 4,3 % et 4,5 % respectivement dans ses dernières prévisions, en juin.
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Roche prive le mauvais payeur grec de médicaments

L’économie grecque ne sera bientôt plus la seule à être malade. Les laboratoires pharmaceutiques Roche ont en effet décidé de ne plus livrer en médicaments certains hôpitaux publics hellènes, car ces derniers n’honoreraient pas leurs factures. Une décision qui pourrait s’étendre prochainement à d’autres grands malades: l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

La décision a de quoi choquer, mais pour l’instant personne n’y trouve grand-chose à redire. Au contraire, le choix des laboratoires pharmaceutiques Roche de ne plus livrer en médicaments les hôpitaux publics grecs qui ne régleraient pas leurs factures est l’occasion de taper une fois de plus sur le malade grec. Un officiel européen, sous couvert d’anonymat, a ainsi déclaré au site euobserver.com:    […] avant la crise, la Grèce avait des médicaments parmi les plus chers en Europe – même dans le monde entier – à cause de dysfonctionnements dans le système, de corruption dans le corps médical… C’était un abus des citoyens grecs." Un "abus" que Roche vient aujourd’hui sanctionner à sa manière.
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Société Générale: les vraies raisons du retrait de Siemens

Le retrait par Siemens de 500 millions d’euros auprès de la Société générale, est révélateur d’une nouvelle tendance : face à la crise financière et l’assèchement du crédit, plusieurs entreprises allemandes ont trouvé la parade: fonder leur propre banque.

"On n’est jamais mieux servi que par soi-même", le célèbre adage semble désormais en passe de s’appliquer aux entreprises en Allemagne, alors que plusieurs d’entre décident de se passer des banques. Siemens en est la figure de proue: elle retire ses billes de ses différentes banques. La Société Générale en fait les frais aujourd’hui et est probablement en train de perdre un de ses plus importants clients. Cependant, contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, ce n’est pas les nouvelles difficultés rencontrées par la banque française qui a précipité une opération "Sauve qui peut" de la part de Siemens. Ce n’est pas non plus l’appât du gain et les taux avantageux dont Siemens peut désormais bénéficier en passant directement par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui aura motivé le choix du conglomérat allemand.
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Entrepreneurship begins at school, argues ERT's chief

Helping young people to become entrepreneurs starts at school, where companies have a role to play in coaching students to get the skills required to succeed and compete in the world economy, argues Brian Ager, secretary-general of the European Roundtable of Industrialists (ERT), in an interview with EurActiv.

Brian Ager is secretary-general of the European Roundtable of Industrialists. He was previously the director-general of the European Federation of Pharmaceutical Industries and the secretary-general of EuropaBio. He was speaking to EurActiv's Christophe Leclercq.
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