mercredi 30 novembre 2011

Crise de l’euro : il faut sauver le béret français !

La crise, ce n’est pas seulement une batterie d’indicateurs macro-économiques qui passent au rouge. Ce sont surtout des entreprises et des ménages qui sont touchés dans leur vie quotidienne par le ralentissement de l’économie, les plans d’austérité et la raréfaction du crédit.

Le dernier fabricant de bérets français, Beatex, est une PME de 40 salariés à Oloron-Sainte-Marie dans le Béarn, tout un symbole pour la France.
Pierre Lemoine et un associé la reprennent en 2008 alors qu’elle était sous administration judiciaire. Ils la réorganisent  et lui donnent de nouvelles ambitions, tant et si bien que 2 ans plus tard, ses effectifs sont passés de 25 à 40 salariés, et elle double sa production et son chiffre d’affaires. Fournisseur de l’armée française depuis 2 ans, elle a été récemment homologuée pour fournir les armées des 28 pays de l’OTAN. Aujourd’hui, sous l’effet de la crise, elle est au bord de la cessation de paiement malgré un carnet de commandes bien rempli, car manquant de trésorerie, elle n'arrive plus à trouver de crédit bancaire ni à débloquer les aides financières dont elle a besoin.
 
Les évènements européens s’enchaînent à un rythme que les observateurs et les commentateurs ont bien du mal à suivre, et chaque jour apporte son lot de nouvelles, trop souvent mauvaises.
Il y a 3 jours, l’OCDE a annoncé que la zone euro semblait être entrée en "légère récession" et son économie ne devrait progresser que de 0,2 % en 2012 en raison de la crise de la dette qui, en cas d'événement "négatif majeur", pourrait avoir des conséquences "dévastatrices" pour tous les pays riches. Pourtant, le gouvernement français persiste et signe : sa prévision pour 2012 (déjà revue 2 fois à la baisse) restera à 1 %, Valérie Pécresse, ministre du budget, ayant  rappelé hier que le gouvernement avait "dans le budget des marges de sécurité" permettant de faire face à un ralentissement de cette croissance. On ne demande qu’à la croire…

Du côté des agences de notation, c’est un véritable mitraillage. Moody’s, après avoir averti il y a quelques jours que la France était mise sous surveillance et pourrait perdre rapidement son triple A,  a annoncé lundi 28 que tous les pays de l'UE étaient désormais menacés par une dégradation de leur note, compte tenu de l'aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro. Hier, Standard and Poor’s a fait savoir qu’elle pourrait placer dans les prochains jours la note "AAA" de la France sous perspective négative et Fitch Ratings a menacé le triple A du Royaume-Uni "triple A". A Londres, on dit que les banques et les autorités publiques se prépareraient à l’éclatement de la zone euro et que les ambassades britanniques auraient reçu des consignes du Foreign Office pour aider leurs ressortissants en cas de fermeture des distributeurs de billets et en cas d’émeutes. Intox de la part de ceux qui ont toujours voulu abattre la monnaie unique, ou pragmatisme britannique ?

Sur les marchés financiers, les investisseurs se débarrassent à tour de bras de leurs avoirs en dettes souveraines des pays européens, tant et si bien que les taux des dettes espagnoles, italiennes, belges, françaises sont en train de monter en flèche. Les banques européennes ne se prêtent quasiment plus entre elles, les entreprises ont de plus en plus de mal à trouver du crédit indispensable pour financer leur activité.

Un énième sommet européen de la dernière chance (le 15ème ?) des chefs de gouvernement de l’Union européenne est prévu les 8 et 9 décembre. Ils réussiront peut-être enfin à se mettre d’accord sur des décisions à la hauteur des enjeux… Ils y évoqueront peut-être le cas du dernier fabricant français de bérets à Oloron-Sainte-Marie. On peut toujours rêver et rester optimiste !

                                                      François Descheemaekere
Bookmark and Share

34ème édition du festival international des écoles de cinéma "Rencontres Henri Langlois" du 2 au 11 décembre 2011 à Poitiers



Le festival international des écoles de cinéma dites "Rencontres Henri Langlois" (en référence au pionnier de la conservation et de la restauration de films  qui donnera son nom à la Cinémathèque française) organise sa 34ème édition du 2 au 11 décembre prochain.
Lors du festival, c'est le meilleur du jeune cinéma qui sera célébré avec pas moins de 40 films en compétition. Celle-ci fera la part belle au court métrage et représentera l'ensemble des continents.
Bookmark and Share

Le déni de l'Allemagne, désastre pour l'Europe

Germany’s Denial, Europe’s Disaster

[The New York Times]

Editorial - Each day Europe inches closer to a full economic meltdown, but Chancellor Angela Merkel of Germany is still blocking what is needed: a real bailout of Europe’s weakest economies by their richer neighbors or the European Central Bank.
Bookmark and Share

L’Allemagne, un donneur de leçons loin d'être irréprochable

[Myeurop]

Dette publique fortement minorée, banques fragilisées, financement du déficit pas toujours évident, la première puissance économique d'Europe n'est pas à l'abri de la crise financière qui secoue l'Europe. Et n'est pas forcément, pour cette dernière, le modèle à suivre. 

Les donneurs de leçons pourraient bientôt se voir coiffer d’un bonnet d’âne. L’Allemagne n’a pas cessé ces derniers mois de tirer les oreilles de ses voisins méditerranéens. Les "pays du Club Med", comme les a surnommé Angela Merkel, auraient dépensé sans compter et leurs banques leur auraient prêté de l’argent sans réellement se soucier de leur solvabilité. Mais depuis quelques jours, ces mêmes critiques visent Berlin et Francfort. Dans un article au vitriol intitulé "La vérité", le très conservateur et libéral quotidien financier Handelsblatt expliquait le mois dernier que la République fédérale serait endettée à hauteur de 185 % de son produit intérieur brut alors que les chiffres gouvernementaux avancent un beaucoup plus présentable 83%.
Bookmark and Share

L’Allemagne autant isolée sur l’euro que les Etats-Unis l’étaient sur l’Iraq

Germany As Isolated on Euro as US Was On Iraq'

[Spiegel Online]

Prophecies of doom are mounting as the euro zone hurtles deeper into crisis, and the world pins its hopes on Germany to solve it. The country has been thrust into a leadership role it has avoided for decades, isolating Berlin from its partners, say commentators. Poland's foreign minister has implored the country to save the euro "for your own sake and for ours."

Market participants and EU politicians are starting to sound more apocalyptic in their warnings about the euro crisis as yet another make-or-break summit, on Dec. 8 and 9, draws near. Meanwhile the pressure on Germany to drop its opposition to euro bonds or a massive intervention in bond markets by the European Central Bank is intensifying by the day. Polish Foreign Minister Radoslaw Sikorski resorted to dramatic rhetoric on Monday evening when he appealed to Germany to avert the collapse of the euro zone. "There is nothing inevitable about Europe's decline. But we are standing on the edge of a precipice.
Bookmark and Share

Europe : l’heure de vérité ?

[Telos]

Marc Clément, Magistrat administratif 

C’est entendu, l’Union européenne ne fonctionne pas et il faut la réformer. Mais si on veut prendre au sérieux cette proposition, on ne peut plus se contenter de formules ambigües qui permettent de ne pas choisir, comme « gouvernement économique » ou « fédération d’États nations »…
Bookmark and Share

L’arnaque des fonds de pension US et les raisons de la panique américaine : Le château de cartes

[Mediapart]

Tout le monde connaît le système de retraites et de santé américains, fondés sur des fonds de pension qui collectent l’épargne volontaire  ou obligatoire,  versée par les américains  ou leurs employeurs , qui la gèrent et qui contractuellement s’engagent à leur reverser une rente , ou à les indemniser de leurs soins de santé .
Bookmark and Share

mardi 29 novembre 2011

La crise par le menu

Tous les indicateurs économiques passent au rouge les uns après les autres, confirmant que nous sommes bien entrés dans la 2ème phase de la « double-dip crisis » (crise à double-creux).

Profondément ébranlée par la crise des subprimes en 2008 dont elle commençait à peine à se remettre,
l’économie mondiale est depuis plusieurs mois secouée par une violente crise des dettes souveraines, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis. Se propageant à partir des pays les plus faibles de la zone euro, Grèce, Portugal, Espagne, elle n’épargne maintenant plus aucun de ses pays membres. La France est dans l’œil du cyclone depuis  qu’une agence de notation l’a menacée d’une dégradation de sa note, malgré l’adoption de 2 plans de rigueur en 3 mois. Depuis quelques jours, même l’Allemagne est atteinte. Les répercussions de cette crise se font sentir sur les entreprises qui ont de plus en plus de difficulté à trouver des crédits auprès des banques. Les plans d’austérité, prescrits par les gouvernements terrifiés à l’idée d’une possible dégradation de leur note par les agences de notation, freinent une croissance déjà très faible, la consommation des ménages ralentit, les entreprises voient leurs carnets de commandes se dégarnir, et la récession menace. Les conséquences sociales commencent à se faire sentir. Les suppressions d’emplois, qui ont d’abord affecté l’intérim, concernent maintenant les CDD et les CDI, et les jeunes, les séniors et les femmes sont les plus touchés.  On assiste à la réapparition de grands plans de licenciements dans de nombreux secteurs,  banques, automobile, transport, énergie, tourisme...  Les chiffres du chômage s’envolent pour atteindre un niveau qui n’a jamais été aussi élevé depuis 11 ans. Et cette crise financière et économique se double d’une crise politique européenne. Deux gouvernements viennent de tomber sous l’effet direct de la crise, en Grèce et en Italie.  Au plan européen, les gouvernements des pays de la zone euro semblent paralysés par leurs désaccords de fond, et malgré 14 sommets européens en 2 ans, sont incapables de s’entendre sur un véritable programme de sortie de crise. La fin de l’euro n’est plus un scénario tabou, et les économistes sont de plus en plus nombreux à penser qu’il est de plus en plus possible, sinon probable.

Et le reste du monde n’est pas épargné. Les Etats-Unis sont dans une situation pire que celle de l’Union Européenne pour ce qui concerne leur endettement, et le blocage politique entre le Président et le Congrès ne permet pas d’entrevoir de véritable solution avant les élections présidentielles qui auront lieu dans un an. Les pays émergents, et particulièrement la Chine, dont la croissance était tirée par leurs exportations vers l’Europe et les Etats-Unis, commencent à s’inquiéter
du ralentissement du commerce mondial.

                                                   François Descheemaekere
Bookmark and Share

D'ici dix jours, le triple A français risque de se retrouver "sous perspective négative"

[La Tribune]    

Selon plusieurs sources contactées par La Tribune, l'agence de notation Standard & Poor's pourrait préparer la France à la perte de son "triple A".

Nouvelle rumeur de marché, pour faire décaler les taux avant la dernière adjudication d'obligations OAT de l'année, ce jeudi ? Ou bien préparation des esprits à l'inéluctable ? Selon plusieurs sources concordantes, Standard & Poor's (S&P) pourrait bien annoncer "sous peu" le placement de la note AAA de la France sous "perspective négative". Ce serait la première étape avant l'abaissement de cette note, la plus haute, dont jouit l'Hexagone.
Bookmark and Share

Chômage au plus haut en France depuis 1999

Le chômage atteint un nouveau record en octobre

[Le Monde]

Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint 2 814 900 à la fin du mois d'octobre, a annoncé le ministère du travail, lundi 28 novembre. Ce chiffre est en hausse de 1,2 % par rapport à fin septembre, soit 34 400 inscrits en plus à Pôle emploi. Sur un an, la hausse est de 4,9 %. Il faut remonter à décembre 1999 pour trouver un nombre de chômeurs de catégorie A supérieur (2 823 400). En ajoutant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi est en progression de 0,4 %, soit 17 200 personnes de plus en un mois, pour atteindre 4 193 000. En rythme annuel, la hausse pour ces trois catégories confondues s'inscrit à 5,2 %.
Bookmark and Share

Euro: le scénario du pire

[Slate.fr]

Que faire pour éviter l'éclatement de la zone euro et la faillite des Etats?

Eric Le Boucher est un des fondateurs de Slate.fr. Journaliste, chef de service, chroniqueur économique au journal Le Monde, il est depuis 2008 directeur de la rédaction d'Enjeux-Les Echos. Il est l'auteur d'«Economiquement incorrect».

Le temps presse. Semaine après semaine, jours après jour, les nouvelles sont de mauvaises en pire. Aujourd’hui, quatrième trimestre de 2011, l’économie européenne est très sûrement entrée en récession. Elle menace de le rester plusieurs trimestres. Les économistes n’arrêtent pas de réviser à la baisse leurs pronostics. Les Italiens vont devoir emprunter des dizaines de milliards dans les semaines qui viennent. Ils ont payé plus de 8% leurs créditeurs dans la dernière émission vendredi 25 novembre. Malgré la nomination de Mario Monti, un homme qui a la «confiance des marchés», à la place de Silvio Berlusconi.
Bookmark and Share

Fragmentation, fin de l'euro: des scénarios qui ne sont plus tabous

[L’Express]

Le risque de la fin de la zone euro ou de sa fragmentation entre des pays qui iraient de l'avant et d'autres restant au bord de la route est désormais ouvertement évoqué, avec des conséquences imprévisibles tant l'imbrication des différentes économies est étroite.

Ces scénarios qui servaient d'épouvantail au début de la crise montent en puissance et beaucoup estiment même désormais que l'euro ne passera pas la fin de l'année. Preuve du pessimisme ambiant, l'agence de notation financière Moody's vient de tirer la sonnette d'alarme en affirmant que l'aggravation rapide de la crise menace les notes de tous les Etats européens, même les plus solides comme l'Allemagne, la Finlande ou les Pays-Bas. Pire, en l'absence de solution, un risque de "défaillances multiples (...) d'Etats de la zone euro" n'est plus "négligeable", pointe Moody's.
Bookmark and Share

Face à la crise en UE, l'Asie va devoir miser sur la consommation de ses ménages

[Boursorama]

La crise de la dette en Europe commence à se faire sentir en Asie, en freinant les exportations des pays de cette région du globe, qui va devoir trouver d'autres moteurs de croissance tels que la consommation intérieure, soulignent organismes internationaux et analystes.

Les six principales économies d'Asie du sud-est (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) afficheront en moyenne une croissance de 5% en 2011 et de 5,6% de 2012 à 2016, soit deux points de moins qu'en 2010, prévoit l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport sur cette région. Les analystes de la banque américaine Morgan Stanley ont révisé à la baisse, pour la deuxième fois en trois mois, la croissance pour l'Asie --hors Japon--. Ils tablent désormais sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de cette zone de 6,9% en 2012, contre 7,3% prévu auparavant, selon un rapport publié lundi.
Bookmark and Share

La crise en Europe entraîne un resserrement du crédit dans le monde

Crisis in Europe Tightens Credit Across the Globe

[The New York Times]

Europe’s worsening sovereign debt crisis has spread beyond its banks and the spillover now threatens businesses on the Continent and around the world.

The result is a credit squeeze for companies from Berlin to Beijing, edging the world economy toward another slump. The deteriorating situation in the euro zone prompted the Organization for Economic Cooperation and Development on Monday to project that the United States economy would grow at a 2 percent rate next year, down from a forecast of 3.1 percent growth in May. It also lowered its economic outlook for Europe and the rest of the world, and a credit contraction could exacerbate the slowdown.
Bookmark and Share

lundi 28 novembre 2011


L'économie des pays développés comme émergents ralentit, la zone euro semble engagée dans une légère récession à mesure que la crise de la dette se propage et les banques centrales doivent en conséquence engager des politiques monétaires particulièrement accommodantes, estime l'OCDE.

L'aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les Etats européens
, a averti dimanche l'agence d'évaluation financière américaine Moody's.

Au fait :
savez-vous qui se cache derrière les fameuses agences de notation ? Le site Bankster.tv a effectué une recherche pas facile. Une surprise vous attend… Petit parcours dans les labyrinthes des 3 agences de notation et de qui les détient en réalité.

Malgré les propos qu’ils ont voulu rassurants des chefs de gouvernement, les tabous tombent et
la dissolution de l’euro n’est plus un scénario purement théorique : les grandes banques se préparent concrètement à cette éventualité.

Quant au
scénario d'une Europe à 2 vitesses, il semble avoir de plus en plus le vent en poupe, et l'Allemagne et la France sont à la manœuvre pour que la zone euro soit bien plus fortement intégrée, malgré l'opposition des pays non-membres de la zone euro, Royaume-Uni en tête.

Pour Diploweb, la crise de la zone euro, si elle a des dimensions proprement économiques qui appellent des réponses appropriées, a des racines principalement politiques et  tant que celles-ci n’auront pas été traitées de façon à rétablir la crédibilité des politiques des Etats membres, la litanie des « trucs » économiques ne fait qu’ajouter du bruit à la confusion. Le fond du problème c’est que, collectivement, les participants à la zone euro ne savent pas pourquoi ils ont fait l’Union Economique et Monétaire...
                                                           François Descheemaekere

Bookmark and Share

L'OCDE constate un ralentissement économique généralisé

[Les Echos]

L'économie des pays développés comme émergents ralentit, la zone euro semble engagée dans une légère récession à mesure que la crise de la dette se propage et les banques centrales doivent en conséquence engager des politiques monétaires particulièrement accommodantes, estime l'OCDE.

L'Organisation de coopération et de développement économiques, qui publie lundi ses perspectives semestrielles, anticipe désormais une croissance mondiale de 3,8% cette année et de 3,4% en 2012, contre +4,2% et 4,6% respectivement dans ses projections de mai dernier. Elle identifie plusieurs risques et déséquilibres susceptibles de faire déraper l'activité. "Les inquiétudes sur la soutenabilité des dettes souveraines dans la zone euro se propagent.
Bookmark and Share

Les notes de tous les pays de l'Union européenne menacées, avertit Mood'ys

(AFP)

WASHINGTON — L'aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les Etats européens, a averti dimanche l'agence d'évaluation financière américaine Moody's.

Dans un "commentaire spécial" sur les pays européens, l'agence indique qu'elle considère toujours que la zone euro maintiendra son unité sans autre défaillance que celle de la Grèce, mais note que même ce "scénario 'positif' est porteur de conséquences très négatives pour les notes" des pays européens. L'agence, qui a récemment averti que la France pourrait perdre son "triple A" lui permettant d'emprunter à des taux avantageux sur les marchés, indique ainsi clairement qu'aucun pays, même parmi ceux jugés les plus solides, comme les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande, voire l'Allemagne, n'est à l'abri d'un abaissement de note.
Bookmark and Share

Les banques se préparent à l’éventualité d’une dissolution de l’euro

Banks Build Contingency for Breakup of the Euro
[The New York Times]

For the growing chorus of observers who fear that a breakup of the euro zone might be at hand, Chancellor Angela Merkel of Germany has a pointed rebuke: It’s never going to happen.

But some banks are no longer so sure, especially as the sovereign debt crisis threatened to ensnare Germany itself this week, when investors began to question the nation’s stature as Europe’s main pillar of stability. On Friday, Standard & Poor’s downgraded Belgium’s credit standing to AA from AA+, saying it might not be able to cut its towering debt load any time soon. Ratings agencies this week cautioned that France could lose its AAA rating if the crisis grew.
Bookmark and Share

Paris et Berlin en faveur d'une Europe à deux vitesses

[Euractiv]

La France et l'Allemagne explorent des méthodes radicales pour assurer une intégration budgétaire renforcée aussi rapidement que possible au sein des pays de la zone euro. Ils sont toutefois conscients qu'il sera difficile d'obtenir le soutien nécessaire pour mettre en œuvre les modifications des traités.

Germany's original plan was to try to secure agreement among all 27 EU countries for a limited treaty change by the end of 2012, making it possible to impose much tighter budget controls over the 17 eurozone countries – a way of shoring up the region's defences against the debt crisis. But in meetings with EU leaders in recent weeks, it has become clear to both German Chancellor Angela Merkel and French President Nicolas Sarkozy that it may not be possible to get all 27 countries on board, EU sources say.
Bookmark and Share

Petite compilation d'infos sur les agences de notation et qui les détient.

Petit parcours dans les labyrinthes des 3 agences de notation et de qui les détient en réalité (pas simple de retrouver les infos, il faut fouiller)...
Bookmark and Share

La crise de l’euro, un révélateur géopolitique

[Diploweb]

Par Patrick ALLARD, Consultant auprès d’une institution française. 

Géopolitique de l’Union européenne. Pour Patrick Allard, la crise de la zone euro, si elle a des dimensions proprement économiques qui appellent des réponses appropriées, a des racines principalement politiques et que tant que celles-ci n’auront pas été traitées de façon à rétablir la crédibilité des politiques des Etats membres, la litanie des « trucs » économiques ne fait qu’ajouter du bruit à la confusion. Le fonds du problème c’est que, collectivement, les participants à la zone euro ne savent pas pourquoi ils ont fait l’Union Economique et Monétaire...
Bookmark and Share

vendredi 25 novembre 2011

L'Europe à l'heure allemande

[Challenges]

A l'abri de la tourmente qui frappe le continent, l'Allemagne a de moins en moins de complexes à imposer sa vision de la construction européenne à ses partenaires.

"Tout à coup, l'Europe se met à parler allemand." Maladroite ou cynique, la déclaration du leader des députés chrétiens-démocrates, Volker Kauder, au congrès de son parti, le 15 novembre à Leipzig, est bien dans le style de l'époque. Le ténor de la CDU a été ovationné lorsqu'il a précisé que ce n'était pas la langue de Goethe qui s'imposait, "mais l'acceptation des idées politiques pour lesquelles Angela Merkel se bat avec tant de succès". Et lorsque la chancelière a ajouté sa touche - "l'heure est venue pour une percée vers une nouvelle Europe" -, les congressistes lui ont fait un triomphe. "Nous, Allemands, souhaitons davantage d'Europe, mais accompagnée de règles conformes à nos intérêts vitaux, décode Henrik Uterwedde, directeur adjoint du DFI, institut franco-allemand de Ludwigsbug. Nous voulons pouvoir surveiller les cancres, les sanctionner, y compris en portant plainte devant la justice." Désormais, l'Europe semble vivre à l'heure de l'Allemagne.
Bookmark and Share

Les Français, les Allemands et la crise : un trio passé au crible

 [Libération]

Français et Allemands ont (à peu près) la même conception de la crise, mais divergent nettement sur le rôle de la BCE ou le protectionnisme, révèle un sondage binational.

Qu'arrive-t-il au couple franco-allemand? Si, en cette période de crise, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne perdent pas une occasion de s'afficher ensemble, on sait que le courant a un peu de mal à passer entre les deux dirigeants s'agissant des réponse à apporter à la crise. Mais qu'en pensent leurs peuples respectifs? La fondation Jean Jaurès et l'institut allemand Friedrich Ebert, en partenariat avec l'Ifop, livrent à ce sujet une enquête intéressante. Premier constat: sur la perception de la crise, Français et Allemands sont réunis dans la même inquiétude. Près de 90% d'entre eux sont préoccupés lorsqu'ils pensent au déficit et à la dette de leur Etat.
Bookmark and Share

L’attitude de l’Allemagne empêche toute action rapide sur la crise de l’euro

German Leader Rules Out Rapid Action on the Euro

[The New York Times]

PARIS — Quashing recent speculation of a softening in Germany’s hard-line stance on the euro, Chancellor Angela Merkel repeated on Thursday her firm opposition either to bonds issued jointly by the euro zone countries or to an expansion of the role of the European Central Bank as quick responses to the sovereign debt crisis.
Chancellor Angela Merkel of Germany, President Nicolas Sarkozy of France, center, and Italy's prime minister, Mario Monti, met on finance issues in Strasbourg, France, on Thursday. “Nothing has changed in my position,” she said at a news conference with Prime Minister Mario Monti of Italy and the French president, Nicolas Sarkozy, in Strasbourg, in eastern France.
Bookmark and Share

Dette des pays de la zone euro : qui doit combien à qui ?

Eurozone debt web: Who owes what to whom?

[BBC]

Excellente infographie pédagogique de la BBC présentant le montant de la dette des principaux pays de la zone euro ainsi que des Etats-Unis et du Japon (mais malheureusement pas de la Chine). Des flèches partant de l’emprunteur vers le prêteur montrent combien chaque pays devait aux banques d’autres pays en juin 2011. 

Bookmark and Share

L'Europe face à la crise : quels scénarios ?

Éclatement, statu quo ou poursuite de l'intégration? Eclatement, statu quo ou poursuite de l'intégration? 

[Euractiv + Lettre de la Fondation Robert Schuman]

Dans une analyse publiée par la Fondation Robert Schuman, Thierry Chopin, directeur des études de la Fondation et Jean-François Jamet, économiste et maître de conférences à Sciences Po, se penchent sur la crise de la zone euro. Ils reviennent sur les différents scénarios qui peuvent se présenter au cours des prochains mois.

Les crises récentes ont mis l’Union européenne à rude épreuve. Face à la succession des chocs globaux (crise financière, révoltes arabes, etc.), les Européens ont découvert avec frustration les limites de la gouvernance européenne. La complexité de celle-ci a empêché l’Union de parler d’une seule voix face aux inquiétudes des marchés financiers, de ses partenaires et de ses citoyens. Sur un registre plus strictement financier, la crise des finances publiques de certains Etats membres de la zone euro a replacé la question de l’intégration économique européenne au coeur des débats.
Bookmark and Share

Hadopi 3 : le filtrage systématique est contesté par la justice européenne

[L’Informaticien]
 
L’arrêt du 24 novembre, rendu par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), est une véritable victoire contre la généralisation du filtrage en Europe, mis en œuvre localement dans certains pays. Il pourrait entraîner de sérieuses répercussions, notamment autour d'Hadopi 3.

La CJUE est on ne peut plus claire : elle interdit à une juridiction nationale d’imposer à un FAI la mise en place d’un système de filtrage pour lutter notamment contre le téléchargement illégal. C’est donc une victoire pour les personnes qui luttent contre la surveillance sur le Web.
Bookmark and Share

La France n'est pas favorable à l'élargissement de l'UE

[Net-Iris]

L'Etat français est réservé quant aux possibles entrées de la Serbie, du Monténégro, de la Turquie et du Kosovo dans l'Union européenne.

Alors que le débat sur l'élargissement de l'Union européenne est de nouveau d'actualité, l'Etat français affiche clairement son opposition à cette perspective concernant la Turquie. Le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, a présenté en Conseil des ministres la position de la France sur l'élargissement de l'Union européenne et en a expliqué les raisons. "La politique d'élargissement de l'Union européenne a apporté une contribution significative à l'intégration et à la stabilité politique de l'espace européen.
Bookmark and Share

jeudi 24 novembre 2011

Est-il normal de confier l’Europe à des anciens banquiers de Goldman Sachs ?


[Agoravox]

Recruter des banquiers comme pompiers de l’Europe, telle semble être la politique des dirigeants européens, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en tête.


Mario Draghi nouveau président de la Banque centrale européenne (BCE), Loukas Papadimos nouveau 1er ministre grec et Mario Monti nouveau 1er ministre italien, trois financiers promus dont deux anciens responsables de la sulfureuse banque Goldman Sachs qui a aidé la Grèce à dissimuler des milliards d'euros d'emprunts d'Etat...
Bookmark and Share

L’Europe manque de liquidités, la crainte sur les obligations augmente


[Spiegel Online]

The euro zone is stuck in a double crisis. On the one hand, investors are no longer interested in purchasing sovereign bonds. On the other, banks with such bonds on their books are being treated with extreme caution. A massive financial crisis threatens -- and it could be worse than the last.

Josef Ackermann is a busy man this autumn. Hardly a day goes by that the Deutsche Bank chief, despite his impending departure from the bank, doesn't hold a speech on the current financial crisis that has gripped Europe. And more often than not, his talk centers on the immense problems faced by the sovereign bond market. Nobody, it would seem, wants state bonds anymore. Germany's top banker is not alone with his concern about the problem. The entire financial world is in turmoil this autumn.
Bookmark and Share

L'Allemagne, un modèle imparfait

[Figaro.fr]

L'Allemagne fait figure de modèle pour les dirigeants politiques. Pourtant la vérité économique est parfois très différente des discours officiels. Tour d'horizon de quelques contre-vérités sur l'Allemagne.

•«Je pense que nous, Français, nous ferions bien de nous inspirer du modèle allemand en termes de croissance économique» - Jean-François Copé, 30 avril 2010 sur France 24
La croissance allemande n'est pas garantie et montre des signes de faiblesses. «La croissance de l'Allemagne ne peut venir que des exportations, dont 60% vont vers les autres pays européens. Une crise économique durable des partenaires économiques conduirait à une situation très difficile en Allemagne aussi, ce qui est le scénario le plus probable et qu'annoncent les derniers indicateurs», explique Patrick Artus chez Natixis.
Bookmark and Share

La Commission européenne propose de créer des "eurobonds"


[Coulisses de Bruxelles]

Jean Quatremer, auteur du blog "Coulisses de Bruxelles, UE", correspondant de Libération à Bruxelles depuis plus de vingt ans, l’un des meilleurs spécialistes de l’UE dans la presse internationale,  jette un regard europhile et sans concessions sur l'UE et ses acteurs.

Demain, un « Trésor européen » sera-t-il chargé d’émettre des obligations européennes (« eurobonds » en anglais) afin de financer les États membres de la zone euro à l’image du « department of the Treasury » américain ? Totalement inimaginable il y a encore quelques mois, l’idée a fait son chemin sous les coups de boutoir de la crise de la dette souveraine qui menace désormais l’existence même de la zone euro.
Bookmark and Share

Rôle de la BCE: l'Allemagne attend que les choses empirent pour bouger

(AFP) 

BERLIN — L'Allemagne pourrait fléchir dans son opposition à une intervention massive de la Banque centrale européenne (BCE) si la crise empirait et sous condition d'un strict renforcement de la discipline budgétaire en zone euro, estiment des économistes.
"Malheureusement on est dans cette situation paradoxale où l'on en vient à fonder tous nos espoirs sur une nouvelle catastrophe pour que Berlin bouge enfin", résume pour l'AFP Christian Schulz, économiste de Berenberg Bank.
Bookmark and Share

Paris et Berlin planchent sur une réforme des traités

[Euractiv]

Les deux pays s'opposent sur le rôle de la BCE. La France estime que seul un poids fort des Etats au sein de l'UE permettra à l'Europe de "résister aux coups". 

Paris et Berlin vont proposer une réforme des traités européens. Evitant de s’attarder sur les sujets qui fâchent comme le mandat de la Banque centrale européenne (BCE), Paris et Berlin vont tenter d’accorder leurs violons sur une réforme des traités européens.
Bookmark and Share

L’activité industrielle se contracte en Europe et en Chine

[Euractiv]

Les mauvaises nouvelles sur l'économie mondiale abondent en Europe, mais aussi en Chine, où le gouvernement prévoit d’investir 1 700 milliards de dollars pour soutenir la croissance. 

L’activité globale de l’Eurozone se replie pour le troisième mois consécutif en novembre Les baromètres de l’état de santé de l’économie européenne sont dans le rouge. Dans la zone euro, les commandes dans l’industrie ont chuté de 6,4% au mois de septembre, après avoir augmenté de 1,4% en août, selon des chiffres publiés par Eurostat. Le tableau est un peu moins noir, si l'on considère l’Union européenne dans son ensemble : baisse de 2,3% en septembre après 0,3% en août.
Bookmark and Share

mercredi 23 novembre 2011

Attention à la résurgence de sentiments anti-allemands !


Les Grecs n’apprécient pas beaucoup les mesures d'austérité imposées à leur pays en contrepartie d'une réduction partielle de sa dette, et on peut comprendre qu’ils aient la dent dure envers à ceux qui les ont décidées.

Ce qui doit attirer notre vigilance, c’est le fait que c’est presque autant la Chancelière allemande que leurs dirigeants nationaux qui a été l’objet de leur animosité
. Lors des manifestations qui se sont succédées à Athènes, des manifestants n’ont pas hésité à comparer la « troïka » (Union Européenne, FMI et BCE) présente à Athènes au côté du gouvernement pour s’assurer de la bonne mise en œuvre des mesures de rigueur, au «  gauleiter », régime nazi qui occupait le pays durant la Seconde Guerre mondiale. Angela Merkel était d’ailleurs souvent personnellement visée. Un photomontage sur des pancartes de manifestants la montrait en uniforme d'officier SS, arborant un brassard avec croix gammée auréolée des étoiles du drapeau européen. Également, on a pu voir dans la presse hellénique  des dessins satiriques reprenant la même thématique et le lycée de Kimolos dans les iles Cyclades a même édité un calendrier illustré de cartoons anti-allemands du caricaturiste Christos Zoidos. Le quotidien Eleftherotypia a publié au cours des derniers mois des dizaines de bandes dessinées anti-allemandes du caricaturiste Stathis Stavropoulos, dont l'une montrait le Ministre des Finances grec Evangelos Venizelos faisant le salut Nazi 'Sieg Heil' à un soldat allemand. Et des touristes allemands visitant des lieux historiques d’Athènes ont rapporté l’hostilité de certains habitants à leur égard.
On aurait peut-être tort de ne voir là que des outrances ou des faits anecdotiques.

L’éviction, commanditée et supervisée par l’Allemagne, de Papandréou,  et son remplacement par un premier ministre, ancien vice-président de la BCE, a souvent été perçu par les Grecs comme
une ingérence de Berlin dans les affaires intérieures de leur pays, (qu’on se souvienne des titres de presse pendant le sommet du G20 à Cannes : « Papandréou convoqué par Merkel et Sarkozy ») faisant resurgir une inimitié historique qu’on croyait éteinte et ravivant les souvenirs de l’occupation du pays par l'armée hitlérienne, il y a près de soixante-dix ans.

Alors que la pression monte de toutes parts sur Angela Merkel pour qu’elle accepte enfin que la Banque Centrale Européenne puisse émettre des euro-obligations, aux dires de nombreux experts seule solution susceptible de stopper la progression de la crise de la zone euro, la Chancelière, sourde aux critiques, s’obstine à réclamer depuis plusieurs semaines une modification des traités dans l'objectif de renforcer la discipline au sein de la zone euro. Un document de travail secret du gouvernement allemand, dont fait état le Daily Telegraph, précise d’ailleurs ses intentions, et
l’on peut s’inquiéter de ses préconisations, de son attitude « donneuse de leçons », et de l’impact qu’ils pourraient avoir sur les opinions publiques des autres pays européens.

Les experts allemands sont de plus en plus présents
et ont un rôle de premier plan dans de nombreux lieux de préparation de projets pour piloter l’évolution de la crise de la zone euro,
au risque de froisser les partenaires européens.
Progressivement, l’Allemagne prend le leadership en Europe, que ce soit celui des idées ou des initiatives, au risque de s’isoler. Et ce d’autant plus son partenaire privilégié, la France, semble sidérée depuis que la menace sur son Triple A s’est faite plus forte et que le tandem magnifique « Merkozy » (= Merkel-Sarkozy) du G20 de Cannes a perdu en route son leader en second.

La construction européenne est née de la volonté de rendre impossible toute  nouvelle guerre entre les pays européens, et singulièrement entre la France et l’Allemagne
. Tout a été fait pendant les soixante-six dernières années pour favoriser et consolider les liens d’amitiés entre les peuples. Il ne faudrait pas que par une attitude de suffisance et de « parangon des vertus de rigueur et de travail », et par des préconisations privilégiant la technocratie à la démocratie, l’Allemagne suscite chez les ses partenaires européens la résurgence de sentiments antiallemands, et chez ses propres citoyens la montée de sentiments de supériorité et de défiance, voire d’irritation et d’arrogance vis-à-vis des autres européens.

L
e quotidien économique allemand Handelsblatt titrait il y a deux jours "das einsame Land", le pays isolé… Marqués par l’histoire de leur pays, des dirigeants et des intellectuels allemands s’interrogent et dénient farouchement la tentation d’hégémonie que certains leur prêtent. Au Royaume-Uni et en France, le malaise grandit. D’autant qu’à y regarder de près, l’Allemagne n’est pas le modèle de rigueur qu’elle prétend être…
                                
                                        François Descheemaekere
Bookmark and Share

Les taux allemands sont à leur tour rattrapés par la crise

[LeFigaro.fr]

Contrairement aux apparences, l'Allemagne est elle aussi touchée par la crise des dettes souveraines en Europe. Ses taux d'intérêt à long terme se tendent sur fond de ralentissement de la croissance outre-Rhin.

L'écart de taux, le «fameux spread», entre la France et l'Allemagne s'est nettement réduit ces derniers jours, puisqu'il est revenu à 1,5 point de pourcentage (150 points de base), alors qu'il avait atteint 2 point de pourcentage en milieu de semaine dernière. Une partie de la réduction de l'écart est attribuable à une légère détente des taux d'intérêt français revenus à 3,45 % pour les emprunts d'État à 10 ans, mais l'essentiel du chemin parcouru provient d'une hausse des taux d'intérêt allemands à 10 ans qui atteignent désormais 1,94 %. Cette tension tout à fait inattendue s'explique par deux éléments bien distincts.
Bookmark and Share

Qui a peur de l'Allemagne, une rigoriste peu rigoureuse ?

[Presseurop et Der Spiegel]

Berlin se pose en havre de stabilité au cœur de la crise – et les marchés financiers y croient. Pourtant, le pays ne respecte pas tous les critères de discipline budgétaire. Une attitude à la fois arrogante et dangereuse.

Les investisseurs des marchés financiers et les dirigeants politiques allemands n’ont en réalité que peu de choses en commun : en règle générale, les premiers ne comprennent pas pourquoi les seconds ont besoin de tant de temps pour appliquer les décisions prises lors des sommets de crise. A l’inverse, les premiers sont les boucs émissaires tout désignés des seconds dès qu’il s’agit d’attribuer à quelqu'un la paternité de la crise. Etonnamment, les uns et les autres tombent néanmoins d’accord sur un point : leur opinion de la politique budgétaire allemande. Jugée solide, elle est érigée en exemple pour tous les pays endettés du Sud de l’Europe. Même si les faits disent tout à fait autre chose, personne ne veut vraiment remettre en question cette vérité générale.
Bookmark and Share

Réforme des traités à l'allemande : la technocratie d'abord, la démocratie ensuite

[Euractiv]

Le quotidien britannique The Daily Telegraph s'est procuré un document de travail du gouvernement allemand sur la réforme des traités. En cas non respect des règles de stabilité, Berlin souhaite que les Etats fautifs perdent leur souveraineté budgétaire au profit de Bruxelles. 

Depuis plusieurs semaines, la chancelière allemande, Angela Merkel, réclame une modification des traités dans l'objectif de renforcer la discipline au sein de la zone euro. Dans les six pages de notes publiées par le Daily Telegraph et décrivant les positions du gouvernement, l'Allemagne n'y va pas de main morte. Commissaire à la stabilité Le document explicite le souhait de Berlin de mettre en place des sanctions automatiques contre les pays qui ne respecteraient pas le pacte de stabilité. La Commission aurait alors le champ libre pour agir, sans même avoir besoin d'en référer au Conseil des ministres.
Bookmark and Share

L'UE est en flammes mais l'euro se porte pour le mieux


[Figaro.fr]

DÉCRYPTAGE - La solidité de la monnaie unique contraste avec le vent de panique qui a submergé les marchés financiers.

Il fluctue mais ne coule pas. À 1,35 dollar, l'euro vaut bien plus qu'à sa naissance, le 4 janvier 1999, quand sa première cotation s'est faite à 1,17 dollar. Certes il a connu des niveaux plus élevés. En août dernier, il caracolait à 1,45 contre le billet vert. Mais ces fluctuations sont un peu l'écume des jours. Les cours actuels restent pratiquement équivalents à ceux du début 2011.
Bookmark and Share

Avec l'Espagne, l'Europe se prend une nouvelle droite

[Myeurop]

Après la victoire des conservateurs en Espagne, l'Union européenne compte désormais 18 gouvernements de droite sur 27. La gauche cinq et très bientôt seulement quatre. Pourtant, si la crise a pour effet de faire "sortir les sortants", elle ne nuit pas plus à la gauche qu'à la droite.
Bookmark and Share

Echec des négociations sur le déficit américain

[Euractiv]

La commission spéciale du Congrès, chargée d'examiner les moyens de réduire le déficit fédéral, ne délivrera pas d'accord. Démocrates et républicains ne sont parvenus à aucun compromis sur les impôts et les programmes sociaux.


Ils auront préféré jeter l’éponge plutôt que de se mettre d’accord sur les mesures de réduction du déficit fédéral. C’est dire combien les divergences de vue entre les deux grandes formations politiques américaines sont importantes. Echec du « Super-comité » Créée après l’accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine obtenu in extremis cet été, la commission spéciale du Congrès américain, formée de six démocrates et six républicains, n’aura pas rempli sa mission. Ce « super-comité » était censé définir, d’ici mercredi 23 novembre, les grandes lignes d'un programme d’assainissement budgétaire de près de 1 000 milliards de dollars sur 10 ans, convenu par l’administration Obama.
Bookmark and Share

Etats-Unis, Europe : deux dettes records, deux traitements différents

Si les Etats-Unis et la plupart des pays européens semblent englués dans leur stratégie de désendettement, les premiers n'ont pas le moindre problème de financement de leur dette.

D'un côté de l'Atlantique, une dette publique record de 15.000 milliards de dollars (11.000 milliards d'euros), représentant près de 100 % du PIB américain, que la classe politique a décidée de réduire, sans aucun succès pour l'instant pour des raisons politiques. De l'autre, une dette publique de plus de 7.800 milliards d'euros (85,4 % du PIB) que les gouvernements européens s'échinent à alléger, sans beaucoup plus de bonheur, également pour des raisons politiques. Ces deux situations, comparables sous bien des aspects, sont appréhendées par les investisseurs internationaux de façon radicalement différente.
Bookmark and Share

mardi 22 novembre 2011

Au jeu du triple A, à tous les coups l’on perd !

Moody vient de nous appuyer encore un peu plus sur la dette, et on se demande combien de temps la France va pouvoir se maintenir la tête hors de l’eau.

Ce qui est complètement fou avec les agences de notation, c’est la boucle de rétroaction positive qu’elles déclenchent lorsqu’elles annoncent qu’elles mettent un pays sous surveillance.  Le thermomètre n'est évidemment pas la cause de la maladie, et les agences de notation ne sont évidemment pas la cause de notre endettement excessif, mais notre situation ressemble à celle d'un malade dont la fièvre augmenterait et la maladie empirerait à la seule lecture de sa température sur son thermomètre…

Démonstration :

1 – Une agence de notation (Moody’s en l’occurrence) annonce qu’elle met la France sous surveillance pendant 3 mois au terme desquels elle maintiendra ou retirera son AAA.

2 – De manière à rassurer les marchés et à démontrer aux agences de notation que convaincu des vertus de la rigueur, il s'engage résolument dans une politique de réduction de ses déficits, le gouvernement établit et annonce un second plan d’austérité.

3 – Les agents économiques et les économistes s’inquiètent de ce que les mesures de ce plan vont freiner une croissance déjà atone.

4 – Les économistes prévoient que sous l’effet de ces nouvelles mesures, la production nationale va ralentir davantage, et les prévisions de croissance sur lesquelles le gouvernement s’était basé pour son plan s’avèrent inatteignables. Plusieurs secteurs économiques, banques, automobile, nucléaire, commencent à annoncer de vastes projets de licenciement. Le nouveau plan de rigueur recule encore l'âge de départ à la retraite, mais les grandes entreprises encouragent leurs séniors au départ volontaire. Les instituts de conjoncture annoncent des prévisions de consommation des ménages à la baisse.

5 – Les marchés financiers réagissent : l’écart de taux (spread) auquel la France emprunte augmente encore d’avantage par rapport au taux auquel l’Allemagne emprunte (prime de risque) ; des investisseurs commencent à se  débarrasser de leurs actifs en dette souveraine française. Les entreprises ont plus de mal à se financer à cause du resserrement du crédit disponible. Des économistes en vue annoncent que, de fait, la France a déjà perdu son AAA, et que d’ailleurs, elle emprunte déjà dans les conditions où elle emprunterait si elle ne l’avait plus.

6 – Une agence de notation (la même : Moody’s) avertit que les nouvelles conditions de taux dans lesquelles la France emprunte ne lui permettront plus d’atteindre ses objectifs budgétaires, compte tenu que ses prévisions de croissance étaient trop optimistes, et donc de faire face à ses déficits et à son endettement qui s’aggravent par le seul fait de l’augmentation de la charge de la dette ( = les intérêts de la dette) à rembourser ! Dans ces conditions, elle accentue sa menace sur la dégradation de sa note …

C. Q. F. D. !      C’est vraiment encore plus fort qu’une prophétie auto-réalisatrice, et on ne voit pas comment il est possible de se sortir d’un piège comme celui-ci. Un troisième plan de rigueur pour encore accentuer l’austérité ? Le gouvernement promet que non, mais on voit bien ce qui s’est passé chez nos voisins grecs ou italiens : toujours plus d’austérité, donc encore moins de croissance, etc. et la boucle est bouclée ! Il semble bien que quoi que l’on fasse, on soit bel et bien coincé dans la nasse !

                                          François Descheemaekere
    
Bookmark and Share

La crise de la dette se rapproche du cœur de la zone euro alors que les divisions s’accentuent

Debt Crisis Lurches Toward Heart of Euro Zone as Rifts Grow

[The New York Times]

Sharply divided European leaders faced mounting signs on Monday that the debt crisis was striking at the heart of the euro zone.

A major credit agency warned of a cut in the top-grade rating of France, which was one factor in a slide of more than 3 percent in many of Europe’s major indexes. Moody’s Investors Service said that rising borrowing costs and a deteriorating economic outlook were putting pressure on France’s creditworthiness. Moody’s has maintained France’s AAA rating so far, as have the other major ratings agencies, but it warned in October that it could put the rating on review.
Bookmark and Share

Moody's lance un nouvel avertissement sur la note de la France

[LeMatin.ch]

L'agence de notation Moody's a lancé un nouvel avertissement sur la note triple A de la France. Ce qui accentue encore la pression sur l'Hexagone.

L’agence Moody’s a accentué la pression sur la France lundi en lui signifiant les dangers pesant sur sa note triple A, dont la conservation est devenue la priorité du président Nicolas Sarkozy et un enjeu pour l’ensemble de la zone euro. Moody’s avait déjà averti la France le 18 octobre du risque de perdre sa note, la meilleure qui puisse être attribuée par les grandes agences d’évaluation financière. Alors que la crise en zone euro ne connaît aucun répit, elle a estimé que la situation de la France continuait de se dégrader.
Bookmark and Share

La France et Sarkozy paraissent vulnérables avec la persistance de la crise de l’euro

France, and Sarkozy, Look Vulnerable as Euro Crisis Persists

[The New York Times]

With the humiliating defeat on Sunday of the Socialists in Spain, the two-year euro crisis has already toppled eight governments, sending shivers of anxiety through the Élysée Palace and even the White House. 

The main theme of recent elections has been voters’ unhappiness with austerity, uncertainty and whatever party or coalition happens to be in power. But under the pressure of the markets and the demands of Germany, Europe’s de facto financial leader, new governments have largely had to promise more of the same. As the markets have swung from one vulnerable target to another, Ireland, Portugal, Greece, Italy, Finland, Denmark and Slovakia have all altered their governments, either through elections or parliamentary maneuverings. President Nicolas Sarkozy of France fears being next, with French bond costs rising to record highs, growth flat and a presidential election in April.
Bookmark and Share

Merkel sous pression pour accepter les euro-obligations

Merkel Under Pressure to Say 'Ja' to Euro Bonds

 [Spiegel Online]

Many think that euro bonds could save the common currency.

Chancellor Angela Merkel hates the idea of euro bonds. But with the European Commission set to present a feasibility study on Wednesday, pressure is mounting for her to change her tune. If she doesn't, say some, the debt contagion will simply continue to spread.
Budgetary discipline. Therein, as German Chancellor Angela Merkel never tires of intoning, lies the key to solving the ongoing debt crisis which continues to spread across the euro zone. But pressure on Berlin to consider other measures this autumn has been intense. And this week, the European Commission is set to make its clearest demand yet that Merkel agree to the creation of so-called euro bonds.

Bookmark and Share

L'Europe joue désormais sa survie

[Les Echos]

Dominique MOÏSI, chroniqueur, conseiller du directeur de l'Ifri (Institut français pour les relations internationales

De la chute du mur de Berlin jusqu'au début de la crise financière et économique mondiale en 2007, le dilemme européen a été de concilier élargissement et approfondissement. Force est de constater que le calendrier n'a pas été bon. L'élargissement est intervenu trop tard émotionnellement, à un moment où le sentiment de solidarité face à « l'Europe kidnappée » s'était pour le moins affaibli et trop tôt institutionnellement, alors que l'approfondissement n'avait pas été suffisamment consolidé. L'Europe à 27 n'était pas assez solidaire au moment où l'Europe à 17, celle de la zone euro, allait se révéler par trop hétérogène.
Bookmark and Share

Aux origines de la crise : l’Espagne dans sa bulle…immobilière

[Cafébabel]

Chers voisins européens, j’ai le regret de vous annoncer que la crise de l’Espagne n’a « rien » à voir avec celle de vos pays. Car la nôtre ne trouve pas ses racines dans des problèmes structuraux (pas seulement, du moins) mais littéralement dans le ciment. Nous sommes un cas à part. Le rideau se lève pour vous présenter l’origine de nos maux : la « bulle immobilière ».

Il est difficile de situer précisément l’origine de la crise dans le temps. Il est cependant possible de remonter jusqu’aux années 60, quand l’Espagne franquiste s’employait à construire sur ses côtes les appartements dans lesquels les Suédoises passeraient leurs vacances, même si son apogée remonte aux années 90. Ce qui est certain, c’est qu’en 2008, l’Espagne s’est réveillée d’un coup et qu’elle a pris conscience des conséquences de cette « bulle immobilière » (protégée par des gouvernements de sensibilités différentes).
Bookmark and Share