jeudi 25 août 2011

Vers une Europe de plus en plus fragmentée ?

Par Thierry GARCIN - Auteur de Les Grandes Questions internationales, Paris, éd. Economica, 2e éd., 2009. Maître de conférences à HEC et chercheur associé à Paris V. Chercheur associé à l’université du Québec à Montréal il enseigne également les relations internationales à Paris I et à Paris III et au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS). Producteur délégué sur France Culture de l’émission quotidienne « Les enjeux internationaux ».

Le détricotage de l’Europe s’effectuera-t-il dans la foulée du détricotage des États ? Pour T. Garcin, la question minoritaire va certainement occuper l’Europe durant les vingt-cinq prochaines années. Quels droits conférer aux minorités ? Des droits individuels (sur le modèle français) ou collectifs (sur le modèle espagnol ou anglo-saxon) ? Des droits culturels ou des droits politiques aboutissant à l’indépendance via l’autonomie ?
TOUTE l’histoire de la construction européenne repose sur des transferts ou des abandons de souveraineté. Et, depuis le traité de Maastricht (1992, entré en vigueur en 1993) posant le fédéralisme comme un horizon accessible, la visée, lointaine mais affichée, est celle d’un État unique. Quant au traité de Lisbonne (2007, entré en vigueur en 2009), il représente 98 % du projet de traité établissant une constitution pour l’Europe [1], aux dires de Valéry Giscard d’Estaing, président de la Convention européenne qui l’avait rédigé. L’édifice institutionnel repose donc sur des États volontairement et mécaniquement affaiblis, au profit d’entités régionales, le tout devant être coiffé par l’Union européenne, entité fédérale.
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